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ATELIER D’INFORMATION ET DE SENSIBILISATION DES RESPONSABLES DES MUTUELLES DE SANTE DU DISTRICT DE THIES SUR LA SANTE DE LA REPRODUCTION

Thiès le 21-11-2019

Des investissements importants consentis par les pouvoirs publics sénégalais, en termes d’infrastructures de santé et de ressources humaines et financières, ont permis la réalisation d’avancées significatives telles que reflétées par les indicateurs de santé depuis le début des années 2000 (espérance de vie à la naissance, VIH …). Malgré cela, certains indicateurs clés restent préoccupants. Il s’agit essentiellement du taux de mortalité maternelle et infantile.

Ce taux de mortalité maternelle est passé de 488 décès pour 100 000 naissances vivantes à 315 décès pour 100 000 naissances vivantes de 2000 à 2015 (OMS, 2016). Cette situation avait amené le gouvernement du Sénégal à prendre des mesures pour la réduction de ce taux.

Pour la région de Thiès, le taux est de 107 décès pour 100 000 naissances vivantes. La mortalité maternelle pèse un poids inacceptable dans la mortalité féminine.

Malgré les mesures prises, notamment à travers le programme de gratuité de la césarienne, les principales explications du taux de mortalité maternelle élevé sont avant tout liées à l’accouchement:

  • La faible couverture en consultation prénatale (notamment la CPN1[1]) et en planning familial ;
  • L’ignorance des femmes sur la santé de la reproduction ;
  • La persistance de contraintes d’accès (géographiques et financières) des patientes à des services et soins de proximité de qualité ;
  • Le manque de prise en charge des urgences obstétricales ;
  • Les grossesses précoces ;
  • La sous-utilisation des structures sanitaires.

La forte dynamique démographique qui caractérise le Sénégal s’explique par la baisse du taux de mortalité mais surtout par une fécondité encore élevée (5 enfants par femme en moyenne; CDE[2], 2017). Ce taux de fécondité élevé s’explique notamment par la nuptialité (âge légal du mariage des filles fixé à 16 ans) et la fécondité précoce ainsi qu’un faible taux d’utilisation de la planification familiale qui explique une proportion non négligeable de grossesses non désirées. Le taux de prévalence contraceptive est peu élevé (13,3% en 2015).

Face au fléau de la mortalité maternelle et infantile, les Nations Unies avaient fixé dans les OMD[3], des objectifs:

  • Réduire la mortalité des enfants de 0 à 5 ans ;
  • Améliorer la santé maternelle ;
  • Combattre le VIH, le paludisme.

La problématique de la santé reproductive (SR) est multifactorielle couvrant des domaines à la fois médical et non médical. Elle fait appel à des interventions diverses et variées pour une approche participative avec des stratégies multiples. Promouvoir la SR nécessite d’impliquer les différents acteurs que sont:

  • La communauté à travers ses organisations telles les mutuelles de santé en vertu de leur principe et conditions,
  • Les techniciens de santé,
  • Les services techniques de l’Etat comme le développement communautaire,
  • Les partenaires techniques et financiers (ONG, Agences, bailleurs, etc.).

 Les mutuelles assurent déjà le rôle de facilitation et de prise en charge des soins curatifs. Pour un développement durable, les mutuelles peuvent engager un paquet complémentaire, de soutien moral individuel et de maintien de la sensibilisation dans le but de convertir les comportements actuels (facteurs de mortalités maternelle et infantile) en comportements souhaités pour des pratiques en faveur d’une maternité à moindre risque.

Elles peuvent contribuer à:

  • Respect des calendriers des visites par les femmes enceintes (CPN[i], accouchement assisté, CPON[4])
  • Utilisation par les femmes en âge de procréer, des méthodes de planning familial ;
  • Utilisation des moyens de prévention contre les IST, VIH ;
  • Respect des mesures pour se prémunir du paludisme par les femmes en âge de procréation.

La prise en compte de la santé de la reproduction et de manière plus stratégique, la promotion de la santé et la prévention, est une stratégie qui amène les mutuelles à réduire les risques de cas de maladie notamment les maladies chroniques et à faire des économies sur les frais de soins de leurs membres.

Cet engagement des mutuelles devra renforcer la visibilité et le marketing de ces organisations en les rapprochant d’avantage des populations (les femmes et les jeunes).

Un atelier de partage et d’orientation des actions du projet s’est tenu et a regroupé tous les acteurs de la mutualité santé de la zone d’intervention du projet.

Suite à cette activité, des séances d’information et de sensibilisation des responsables des mutuelles de santé sont tenues à Popenguine et à Tivaouane ainsi que l’orientation/renforcement des relais.

Cet atelier de partage et d’orientation des actions qui s’est tenu au district sanitaire de Thiès ce jeudi 21 novembre 2018 avait pour objectif de :

  • informer et de sensibiliser les responsables des mutuelles de santé du district de Thiès sur la pertinence et l’importance d’intégrer des actions de prévention des maladies et plus particulièrement des programmes sur la santé reproductive;
  • Définir la méthodologie de travail;
  • Définir les rôles et responsabilités de chaque acteur.

Les résultats attendus pour cet atelier étaient entre autres:

  • Les connaissances des mutuelles de santé du district de Thiès sur la santé de la reproduction et la prévention et son importance pour la réduction des coûts de soins supportés par les mutuelles sont renforcées;
  • La méthodologie de travail  bien définie et partagée;
  • Les rôles et responsabilités des acteurs  connus.

Pour répondre a ces attentes, la Coordonnatrice SR du district de Thiès a fait trois présentations:

  • la santé de la mère à l’enfant,
  • le suivi de la femme enceinte,
  • la planification familiale.

Après ces présentations, s’en est suivi des échanges et discussions.

Il y a eu également une discussion sur les relations entre prestataires/patients/mutualistes.

La Coordonnatrice du projet a fait la présentation du projet SR.

L’atelier a était clôturé par la planification de la prochaine activité (rencontre d’échange entre structures et mutualistes pour le choix des relais).

Pour rappel, le projet Santé de la Reproduction (SR) est un projet financé par la Mutualité Chrétienne d’Oostend.

Ont participé à l’atelier:

  • Le SRCMU
  • Le GRAIM
  • L’Union Départementale des Mutuelles de Santé de Thiès (UDMS)
  • L’Union des mutuelles de santé de district
  • La Coordonnatrice SR du district de Thiès (formatrice/animatrice)
  • Le point focal district CMU
  • Les prestataires de soins (poste de santé travaillant avec les mutuelles)
  • La mutuelle de santé Wer Werlé
  • La mutuelle de santé Notto Diobass
  • La mutuelle de santé Soppanté

Les participants saluent l’initiative du GRAIM qui est d’inclure la SR dans les MS. Ils promettent d’accompagner le projet car disent ils,  c’est leur devoir de faire connaitre la SR aux populations.

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